jeudi 28 juin 2012

L'évaluation des étudiants

On me demande régulièrement d'évaluer des étudiants qui viennent en stage.
C'est légitime, car les universités ou écoles qui ont l'audace de me confier de jeunes âmes (simples et naïves ;-) ) doivent aussi s'assurer que tout se passe bien : il en va de leur responsabilité, et, sous ma plume, ce n'est pas un vain mot.

Donc les étudiants viennent, travaillent (j'espère, je crois), apprennent (beaucoup, j'espère), et vient la fin du stage.
Les fiches d'évaluation demandent généralement d'évaluer le travail effectué, la conduite, le comportement, les capacités, etc.

Dans notre Groupe, les amis se comportent nécessairement bien (sinon ils sont virés dans la seconde ;-)), donc la question n'est pas là.
Dans notre groupe, le travail est acharné, assidu. Donc la question ne se pose pas.

En revanche, à la réflexion, je trouve que la question posée par mes amis tuteurs n'est pas juste... parce que je me souviens quand j'étais petit.

En cours de gym, on nous mettait en rang, sur une ligne, et on nous faisait courir le 100 mètres. Le premier avait 20, et le dernier 0.

C'est injuste !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Les enseignants sont là pour enseigner, pas pour juger des capacités des élèves.
Conclusion : il faut donc noter SEULEMENT la progression.

Et c'est là que ça se corse : la progression de l'élève dépend notablement de la capacité de l'enseignant à faire progresser l'élève.
Autrement dit, l'évaluateur devrait s'évaluer lui-même.

Qui d'entre nous le fera honnêtement ?

2 commentaires:

  1. Tout à fait juste !
    Les casquettes "enseignant" et "évaluateur" sont incompatibles.
    Un principe de base de la justice n'est-il pas qu'on ne doit pas "être juge et partie" ?
    L'Education Nationale devrait un jour se pencher sérieusement sur la question.

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  2. Merci à Vincent, mais je vais abuser de sa gentillesse à mon égard pour proposer de rectifier ce que je crois être une erreur dans son commentaire : il est en effet impossible de ne pas être juge et partie.
    Je m'explique : quand on me demande d'être rapporteur d'une publication, c'est parce que je connais le sujet (sans quoi on ne me demanderait pas). Si je connais le sujet, vu la spécialisation actuelles des sciences, je suis quasiment toujours juge et partie. De même quand je suis un jury de concours pour le recrutement d'un jeune collègue, ou quand je suis dans un jury AERES, par exemple. Bref, il faut bien reconnaître que nous sommes très souvent juge et partie, et que nous devons être de très "belles personnes" pour faire ce type de travail avec justice.
    Cela dit, si évaluateur et enseignant sont opposés, ne devons nous pas plutôt inventer une autre façon de faire, plus généralement ? C'est là que je rejoins Vincent.

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