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mardi 23 février 2021

Dépassons le fétichisme du livre papier



Il y a trop de personnes qui me répètent cette litanie selon laquelle le numérique ne fera pas disparaître le livre en papier : d'une part, qu'en savent-ils ? d'autre part, n'ont-ils pas tort ?

Personnellement, grand amateur de "livres" (mais qu'est-ce qu'un livre ?),
je conteste l'idée du livre papier, et je la combats même, en interdisant le papier dans mon laboratoire. Nous n'avons plus de cahier de laboratoire, mais des outils mieux adaptés. Nous ne faisons plus de ces photocopies qui coûtent une fortune. Nous ne passons plus nos week ends à aller chercher des articles imprimés (à grands frais) dans des bibliothèques : il faudra chanter l'avènement des revues en ligne pour les progrès de la science ! Ah, un .pdf que l'on récupère de son fauteuil, efficacement, quand on en a besoin !  

La disparition du livre imprimé menacerait-elle la "culture" ? Encore faudrait-il savoir ce que signifie une telle phrase... mais, en tous cas, j'observe que mes enfants (et leurs amis) ont des liseuses, des ordinateurs, mais plus de papier. Ils ne lisent pas moins que d'autres (au contraire, puisqu'ils lisent en tous lieux), mais ils sont de leur temps, un temps où l'on cessera peut-être de polluer les rivières avec la pâte à papier ?

D'ailleurs, pour rassurer les éditeurs, je ne vois pas le travail d'édition changer, dans tout cela : après tout, j'avais commencé ma carrière dans l'édition scientifique alors que mon journal était composé au plomb (le saturnisme des ouvriers !), et je suis de ceux qui ont fabriqués les premiers logiciels de traitement de texte, puis de mise en page, par exemple,  pour prendre de l'avance sur notre concurrence et nous faciliter la vie.
Car n'ayons pas la mémoire courte : vous souvenez vous du temps terrible du ruban blanc que l'on collait sur les textes à corriger, de la machine à écrire, les voyages chez l'imprimeur, la nuit, pour surveiller les épreuves, l'impression ?

Bref,  je crains que l'attachement à ce support qu'est le livre papier ne soit du fétichisme (que je partage pour partie : j'ai des exemplaires très anciens de livres de chimie et de livres de cuisine).

Bref, il est temps  de migrer... car même les revues gratuites que je voyais dans les  transports en commun (l'espace du plus grand nombre) ont disparu... remplacées par les téléphones portables.
D'ailleurs, sur l'épaule de mes voisins, je vois :
- des jeux
- des actus
- des vidéos Instagram
- parfois  une liseuse.
Tout cela s'inscrit dans un mouvement inéluctable. Mais, au delà de ces considérations, ce qui est intéressant, c'est que le numérique permet d'ajouter :
- des images
- des sons
Et n'est-ce pas merveilleux, que nos "livres" du vingt-et-unième siècle ne soient plus limités à des caractères ?

Pour terminer, je rapelle à tout hasard que, pour Aristote, l'écrit était la mort de la pensée. Aristote a été dépassé par les progrès techniques... et nous ne pensons pas moins que lui.
Bref, au lieu de livrer des combats perdus, cherchons, comme toujours, de chasser la mauvaise monnaie avec de la bonne : apprenons à créer d'extraordinaires "livres multimedia", explorons mieux les possibilités de ces nouveaux supports.


vendredi 20 janvier 2012

Discussions autour de la cuisine note à note

Une question m'est posée :

"A propos de l'avenir de la cuisine note à note : cette cuisine vous paraît devoir s'imposer, pour pallier le manque d'énergie, d'eau, tout en répondant aux besoins croissants d'alimentation. N'êtes vous pas aussi un peu "marchand de peur" ? Et si je suis votre prévision de l'avenir de la cuisine,  le poireau ou la fraise seront ils demain un produit de luxe ?

Une réponse succincte :
Pour le "marchand de peur", non, je ne fais rien craindre : c'est une certitude que le modèle alimentaire doit changer, et la cuisine note à note est une solution très positive.  Pourquoi serait-elle anxiogène ? La perspective de nouveaux goûts, c'est quand même une promesse de bonheur, non ?

Oui, d'autre part, si la population continue d'augmenter, la fraise et le poireau seront des objets de luxe, comme l'est la morue aujourd'hui, les ortolans, etc.

Mais, au fait, pourquoi être accroché à la fraise et au poireau? Le sommes nous tant que cela à au musicien Marin Marais ? La plupart des jeunes le connaissent même pas ! Et puis, le poireau... Un de perdu, des milliards de retrouvés ! Pourquoi nous intéresserions-nous au poireau ?

La fraise ? La moitié arrivent pourries, quand on n'a pas de jardin. J'ai toujours peur du fétichisme qui s'emparent de nous.

Tiens, les livres : dans mon petit ordinateur, j'ai toute l'oeuvre de Diderot, Voltaire, Proust, Rabelais, Flaubert... Pourquoi aurais-je des objets en papier qui prennent la poussière sur des bibliothèques, où je pourrais mieux faire, en accrochant des tableaux ? J'adore les "livres"... mais pas pour les objets (fétichismes), mais pour le texte intelligent qu'ils contiennent.

Donc pas de peur à avoir, mais du travail à faire. Ca, c'est merveilleux!